Comité technique DGAC : déclaration liminaire de la CFDT

Monsieur le Directeur Général, 

Depuis votre arrivée, vous avez affirmé votre attachement au dialogue social et à l’écoute des personnels. Mais comment cela se matérialise-t-il ? Nous n’avons pas véritablement avancé depuis deux ans. Ce CT en est l’illustration en présentant des textes qui pour certains arrivent tardivement avec peu ou aucune concertation nationale préalable sérieuse.

La CFDT souhaite sortir du “dialogue social” à la “petite semaine” que nous connaissons actuellement. 

Nous demandons une fois encore : 

👉 La préparation d’un accord collectif pluriannuel et ambitieux  incluant la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences mais aussi l’harmonisation par le haut des méthodes managériales. Parlons aussi des contreparties liées aux efforts demandés aux personnels pour les divers changements et restructurations.

Nous portons pour ce CT trois points revendicatifs qui mériteraient tous un dialogue social approfondi de moyen et long terme :

  • les pratiques managériales de la DSNA qui nous interrogent 
  • l’accompagnement du changement au sein des SIR actuels et l’accompagnement des agents impactés toujours en suspens à moyen terme
  • l'engagement pour l’outre mer de tenir compte de ses spécificités pour l’intérêt de ses agents et services éloignés

Le dialogue social et les méthodes managériales à la DSNA 

La CFDT a pris acte lors du CT DSNA du 24 mai de la volonté d’un retour du dialogue social après 6 mois difficiles.

Dans cette attente, les alertes se multiplient au sein de la DO où les personnels appellent de leur voeux une écoute active et des méthodes managériales de notre temps. Cela implique une prise en compte de leurs problématiques quotidiennes que ce soit en termes d’outils de travail ou de sous-effectifs chroniques. 

Derniers exemples en date, l’organisme d’Orly où la situation critique a été dénoncée par la CFDT à de nombreuses reprises, mais également plus récemment par les 25 chefs de tour et les contrôleurs des équipes. Après plusieurs mois, ces nombreux appels à l’aide pour continuer à fournir les services de la navigation aérienne en garantissant la  sécurité des vols commencent seulement à trouver un début de réponse. C’est inquiétant. 

Comment se fait-il qu’à Reims, la DO menace les agents d’un retour à un système archaïque faute de capacités secteurs suffisantes aux yeux des interlocuteurs de la DSNA? Pousser les agents à remonter les capacités et engager la sécurité est-il vraiment la bonne solution? La panne Coflight du 6 juin nous montre que la prudence et des remontés raisonnables des capacités secteurs en concertation avec les personnels doit rester la norme. 

Le dialogue social est là pour prévenir et anticiper. Nous en sommes réduits à tirer la sonnette d’alarme lorsque les agents sont à bout. C’est inadmissible pour la CFDT. 

L’accompagnement du changement au sein des SIR. 

Concernant la mise en place des SIR où la CFDT a construit un ensemble de propositions qui n’ont jamais pu faire l’objet de négociations globales et sérieuses à ce jour malgré notre abord constructif : 

La CFDT constate que la qualité de la conduite du changement, le temps donné et l’écoute du terrain sont des clefs pour les agents mais aussi les services. 

Nous constatons des difficultés organisationnelles dans tous les SIR. La question des mutualisations dans les domaines RH et finances a voulue être réglée de manière trop rapide. La création des pôles achat nationaux a été menée sans prendre le temps pour l’appropriation et l’harmonisation des pratiques. 

Ces difficultés impactent la qualité de vie et la santé au travail des agents, y compris pour l’encadrement. Les agents vivent des transformations brutales de leur cadre professionnel, la désorganisation de leur service, et trop souvent la perte de sens. 

Les services ont démarré en sous-effectif ce qui n’arrange rien. Un problème d’attractivité existe. 

La méthode doit évoluer.

Il faut privilégier la co-construction, avec des personnels dont l’expérience doit être valorisée, à tous les échelons. Il n’est pas trop tard.

Le temps de la reconnaissance des personnels concernés est venu.

Cela nécessite un accord collectif qui doit aborder les conditions de travail ainsi qu’une requalification indemnitaire et statutaire. 

Où sont passées les particularités de l’outre mer ?

A l’ordre du jour de ce CT figurent  les textes de mise en œuvre des SIR Outre Mer. 

Nous ne laisserons pas passer le coche pour l’Outre Mer de bénéficier comme promis d’un accompagnement du changement de qualité tenant compte de ses particularités. 

Vous vous êtes engagé lors du lancement de la réorganisation et lors de vos visites sur le terrain à respecter les spécificités liées à l’outre-mer où l’éloignement, l’insularité imposent des modes de fonctionnement différents. Les agents sur place attendent de voir cette approche de manière concrète. 

Pour les Antilles-Guyane la dernière réunion de suivi laisse entendre que certains domaines d’activités pourraient être pilotés comme ailleurs depuis la métropole. C’est inconcevable pour les agents sur place et pour nous aussi. 

Le périmètre des effectifs maintenus est primordial pour la CFDT. Il s’agit d’assurer une service acceptable à plusieurs milliers de kilomètres des centres de décisions, sans compter le décalage horaire…

Nous voulons l’engagement de la direction que  les spécificités de l’outre-mer, sur le plan de l’organisation comme celui des effectifs sera tenu. 

Encore une fois, nous rappelons que l’écoute des personnels concernés est fondamentale pour la bonne mise en place de cette réorganisation. 

Des pistes existent pourtant et sont parfois mises en oeuvre

La DGAC fait aussi la preuve qu’un dialogue social structuré et respectueux des personnels et de leurs représentants est possible.

La revendication de longue date de la CFDT d’obtenir que tous les ouvriers de l’Etat de la DGAC puissent prétendre à avancement de groupe aboutit aujourd’hui avec le texte que vous nous présentez. Rejoint par d’autres, notre syndicat aura une fois de plus démontré que ses propositions et ses réflexions ont du sens.

La CFDT a également obtenu des avancées concrètes pour la revalorisation de nos personnels infirmiers. Les discussions menées sur les aspects indemnitaires doivent se poursuivre dans ce sens.

 

Pour conclure cette intervention, rappelons-nous à chaque instant que la DGAC, ce sont  l’ensemble de ses personnels. 

C’est parce que le dialogue social ne peut s’improviser, et parce que l’ensemble des personnels est concerné par son avenir dans un contexte que tout le monde s’accorde à reconnaître comme difficile, qu’un accord collectif est plus que jamais une nécessité et une urgence.

La CFDT, Monsieur le Directeur général, vous demande d’ouvrir très rapidement ces indispensables négociations, cet indispensable accord collectif.

Merci pour votre attention.